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Les Motosapiens de Spicheren
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7 novembre 2008

Les tribulations du motard en bois

CHAPITRE 14

So corsu ne so fieru !

Capitani KRAPPI qui n’avait pas prévu un départ aussi précipité,  propose de faire une halte en Corse où dit –il,  il pourra faire le plein de provisions et pourquoi pas, négocier quelques trucs avec les autochtones.

Au fur et à mesure qu’ils longent la côte corse, les tours génoises s’animent et des signaux de fumées jalonnent le parcours de nos amis.

Vers 15 heures 34, ils décident de s’échouer dans une crique d’où, prétend le capitani, ils pourront partir à marée haute. Là, le pacha du bord se plante grave : il n’y a pas de marée en Méditerranée !.

Le navire échoué sur le sable, ils débarquent  pour aller à la rencontre de la population locale.

En signe de bienvenue, les indigènes  font exploser la poupe du navire avec une espèce de poudre noire qu’ils se sont procurée chez POLO,  un vénitien, descendant d’un certain Marco qui a ramené cet artifice de Chine, lors de l’un de ses voyages.

Prenant leur courage à deux mains, les autochtones s’enfuient pour se réfugier dans le maquis environnant.

Nos amis se trouvent fort embarrassés et décident de camper sur la plage en attendant de pouvoir réparer les dégâts et d’appareiller vers la France.

Le lendemain matin, vers 10 heures 48, une vingtaines de Corses le visage à moitié dissimulé par un bandana, se présentent à nos deux amis après avoir vérifié qu’il n’y a pas de troisième larron et d’être sûr de pas se trouver en infériorité numérique.

Celui qui semble être le chef du groupe s’adresse à ses visiteurs

«  Bonjiorno, je suis Fricadelli, fils de Tortellini et petit fils de Tutuchelli. Je suis le chef de la branche Corsa Fleurie du mouvement « pas d’invasion sans bonne raison ». Si vous voulez nous envahir dites le de suite et vous subirez , après la sieste, les représailles d’un peuple fier qui ne se laisse pas poser de joug ! »

Impressionnés, nos deux amis expliquent qu’ils ne voulaient pas déranger, juste faire une petite escale et repartir le plus rapidement possible. Tentant de s’enquérir de leur position exacte, le chef leur répond que si leur demande est légitime, il leur sera répondu plus tard. Il n’est pas question de donner des renseignements à des étrangers qui pourraient, par la suite, en faire bénéficier le groupe concurrent "Corsa Fromagi" dont le chef Piccolini est l’arrière petit fils de Picoletti qui a trahi l’aiëul de Fricadelli, Tutuchelli. L’affront n’a pas encore été lavé et même si on ne sait plus très bien de quoi il s’agit, un affront ça s’hérite et la vengeance peut attendre plusieurs générations.

Pendant leur entretien amical, des explosions dans les collines alentour font sursauter Tristan et le Capitani.

« Ce n’est rien explique Fricadelli, ce sont mes cousins qui règlent un problème de clôtures avec la famille Clavierini  qui refuse en outre de payer sa redevance sur l’ensoleillement. Ce pinzoutte qui vient du continent se croit tout permis parce qu’il connaît bien  un type bien placé. »

« Y’en a assez de ces voyageurs  qui veulent s’installer dans notre beau pays et nous imposer leur culture et les travaux forcés . Nous, on se suffit par nous mêmes avec nos châtaignes, notre fromage de brebis et nos concours de belote clandestins. Personne ne nous soumettra  à sa loi ! »

« Bon assez parlé, ça me fatigue ! Dites moi comment on peut vous aider et détachez moi ce cheval (chwall) de ce pin parasol, il est en train de bouffer l’écorce ! (Je sais elle est facile mais j'ai pa pu résister)  Allez plutôt l’attacher au bouleau là bas, on n’aime pas trop cette variété  »

Le capitani demande alors s’il serait possible d’avoir de quoi réparer le bateau et se sustenter quelque peu.

Je reconnais qu’on est allé un peu fort avec vous. Allez voir Marinellachichi de ma part, au village il vous donnera du bois et des clous d’occasion. Pour l’information il vous faudra me donner une petite partie de votre cargaison et pour les fournitures le reste. C’est un marché équitable et pour vous prouver notre amitié nous vous invitons à partager notre table ce soir.

Ebahis par tant de générosité, nos amis s’exécutent et se rendent au village pour prendre de quoi réparer leur embarcation.

Avisant un vieillard assis sur un banc, l'oeil vif et persant, le menton appuyé sur sa cane, ils lui demandent où habite Marinellachichi.

Le vieillard entre dans une subite colère et leur lance, en agitant son bâton, qu’il n’est pas une donneuse, pas comme son voisin Mataharinelli dont le trisaïeul a donné la recette du gâteau au fromage de chèvre à un étranger de passage.

Ils finissent par trouver Marinellachcichi  qui fait la sieste, un marteau à la main, le front collé à la planche qu’il a devant lui.

Réveillé par l’aboiement de son chien, il avise les deux compères «  Je sais ce que vous voulez, mais il vous faudra attendre, j’ai encore du travail pour plusieurs mois. Il faut en effet que je coupe trois planches pour terminer la table commencée par mon père et que j’ai promise à mon fils. A moins que vous ne fassiez le travail vous même ?! »

Tristant et le capitani se proposent de faire le travail eux même et de se contenter d’acheter le matériel.

« OK pour le bois et les clous, mais je n’ai pas de marteau, j’ai perdu le dernier en m’entraînant pour les prochain jeux inter îliens . Vous savez ici nous sommes très fort au lancé d’outils »

Devant tant d’enthousiasme nos compères font contre fortune bon cœur et se contente de ce qu’on leur propose.

Avant de rejoindre leur navire, ils se rendent à l’invitation à dîner de Fricadelli.

Comme ils ont très faim, ils s‘empiffrent de saucisses d’âne, de jambon fumé et de fromage dur comme de la pierre et plus fort que du Roquefort, avec des petites bestioles blanches qui gigottent dans la pâte jaunie par le temps. Le tout est arrosé d’une espèce de nectar rouge au goût de vinaigre mélangé à des griottes. « Ca c’est pas bon, Hein !!! »

Au cours de ce repas pantagruélique, nos amis apprennent que ce fier peuple n’a pas de cheval (chwall) et  organise encore moins de courses, car, "il a le temps".  Il préfère de loin, pousser  la chansonnette comme Antonio Rossi. Pour le  reste, ils s’arrangent ….. Ils sont inquiets cependant, car, il y a un agité en haut sur la côte Est, un certain Caporalino dont la famille rêve depuis des générations, de conquérir le monde. De plus il doit être un peu frappé car il porte son chapeau à l’envers , sans compter que sa façon de poser sa main sur son estomac n’augure rien de bon quant à sa santé.

Il y a aussi un certain Charly, surnommé « Pasdequoi » parce c’est ce qu’il répond quand on lui dit merci qui est en train de s’enrichir en vendant un alcool de fenouil qu’on mélange avec de l’eau. De plus, méprisant la tradition on le soupçonne de vouloir créer un circuit de courses sur le continent……

C’est l’estomac bien encombré que Tristan et le Capitani regagnent la plage se promettant de réappareiller au plus vite.

Il passe une partie de la journée du lendemain à réparer.

Quand ils sont prêts à repartir, Fricadelli, vient les saluer et leur lance : « Votre question était légitime, vous êtes ici sur la côte Est de la Corse. Pour sceller  notre amitié nous allons vous aider à remettre votre embarcation à flot, après la sieste. »

Chose promise, chose faite. Fricadelli comme ses amis corses, n’a qu’une parole. Vers 17 heures il est là avec la moitié du village pour pousser le bateau dans l’eau et permettre à nos amis de continuer vers la France.

Le capitani constate alors que les dégâts occasionnés à son système de propulsion hélicoïdale sont plus importants qu’il ne l’avait estimé et qu’il va devoir repenser le problème.

En dépassant les Sanguinaires, ils savent qu’il ne leur reste plus que deux jours pour retoucher la terre ferme…

To be continued. (Je rappelle que j’adore la Corse et son peuple fier qui a tant donné à la France qui n’a pas toujours su lui rendre….)

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Commentaires
J
Les corses se sont bien mobilisés pour le gazoduc <br /> GALSI .Grace au conseil énergétique de la Corse le projet avance pour un raccordement à hauteur de 2 millions d'euros au gazoduc.<br /> La commune de Bastellicaccia ne veut absolument pas d'une centrale au fuel lourd.Et elle a bien raison.<br /> Reste à augmenter la reserve du cable Sarco ...<br /> de 20MW alors pourquoi pas la chataigne?<br /> A suivre
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D
Ouah !!!! Y'en a qui savent défendre l'indsutrie nationale !!!Eux, les centrales, c'est à la chataigne qu'ils vont les alimenter.<br /> Je crois qu'ils sont mûrs pour leur indépendance...
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J
So corsu ne so fieru!<br /> <br /> Dommage que la Corse n'ait pas compris que le raccordement au gazoduc entre l'Algérie, la Sardaigne et l'Italie peut etre une opportunité pour l'alimentation des prochaines centrales électriques.<br /> L'histoire ne se répétera pas.<br /> Si les corses ne comprennent pas qu'en 2012 ils seront tributaires du fuel pour leurs centrales c'est qu'ils ne comprennent rien de rien.<br /> A +
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P
Les corsica ferries n'existaient pas à l'époque,mais un certain Valentin Rossi chantait déjà O'Catharineta bella Tchi tchi,en s'accompagnant avec son piano Yamaha.<br /> Sinon Padequoi à bienfait d'inventer le jaune!!,et j'parle pas du nabot Léon qui aurra son heure de gloire quelques décennies plus tard quand il en aurra mare de se gratter les c......
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  • C'est la vie d'un groupe de motards de Moselle / Est issus des années 70/80 et d'aujourd'hui: les Motosapiens. Une aventure commencée pour certains en 1968 et qui se poursuit avec le même esprit motard...
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